
J’arrive au domicile de Robin et de ses parents.
Il rit, il court, il explore avec de grands yeux curieux tout mon matériel.
"Chouette, elle a plein de peluches trop mignonnes la dame !" semble-t'il penser.
Nous commençons à parler de ce qui les inquiète…
Quand Robin a envie de faire caca, il se fige, pleure, dit qu’il a peur, et se met à courir comme pour fuir cette sensation.
Ses parents, démunis, observent ces élans d’angoisse depuis plusieurs mois.Et puis vient le moment où il faut bien que ça sorte, car trop c’est trop !
Alors ça sort… et c’est un petit drame, à chaque fois. Malgré les félicitations et les câlins, Robin a besoin d’être longuement rassuré et consolé.
Les examens médicaux n’ont rien révélé d'anormal et cela est déjà très rassurant.
Alors ses parents ont pensé à une autre piste : et si c’était lié à des peurs, à des émotions “non digérées” ? Ces mémoires de vie périnatales, invisibles, mais parfois prêtes à refaire surface.
Quand le corps cherche à dire autrement...
En séance de réflexologie périnatale émotionnelle, nous revisitons ensemble l’histoire de Robin, depuis l’avant-conception jusqu’à sa naissance.
Les mots se déposent doucement, comme des cailloux blancs jalonnant le récit.
La maman raconte une interruption spontanée de grossesse (fausse couche) cinq mois avant la conception de Robin.
Une perte brutale, douloureuse, à la fois physiquement et émotionnellement.
Puis, la grossesse suivante, celle de Robin, fut marquée par la peur qu’un nouveau départ arrive, surtout autour du cap symbolique des 3 mois.
Le ventre se serrait souvent, les douleurs digestives faisaient douter…
Et alors que l’amour pour ce bébé grandissait, une partie d’elle restait en alerte, attentive au moindre signe, particulièrement à chaque passage aux toilettes.
Un arrivée forcée et dans la douleur :
Bébé tardant à venir, il a été décidé que l’accouchement serait déclenché à 41 SA + 2.
Mais le corps a dit “NON”, et Robin aussi semble-t'il !
Des douleurs intenses provoquées par le déclenchement, une poche ne perce pas, un travail qui tarde à se mettre en place, une péridurale qui s’efface au moment de pousser...
Bébé peine à descendre, maman n’a plus de force.
Et finalement, la naissance se fait aux forceps, dans l’urgence, la peur et la douleur.
La déchirure est autant physique qu’émotionnelle.
Malgré le bonheur d’accueillir son petit Robin et le soutien sans faille du papa, le premier mois est traversé comme une épreuve : le corps meurtri, encore en état de choc, et ce sentiment si lourd de ne pas être “une bonne maman” pour ce bébé tant attendu.
Dans les semaines qui ont suivi les premiers accompagnements en réflexologie, et quelques jolis signes d'amélioration, j'ai proposé aux parents une séance “Raconte-moi mon histoire”; un temps pour déposer, à voix haute et avec douceur, tout ce que Robin a pu vivre et ressentir de sa vie in utéro jusqu'à sa naissance.
Nous lui avons dit notamment que non, il n’était pas la cause de la douleur de maman.
Que laisser sortir ce qu’il y a dans son corps n’est pas dangereux et qu’aujourd’hui, il pouvait laisser son caca tranquillement se déposer dans sa couche, en toute sécurité.
Il aura fallu plusieurs séances d'accompagnement pour lever cette “alerte au caca”.
L’expression fait sourire, mais la réalité était bien sérieuse !
Aujourd’hui, Robin ne s’agite plus lorsqu’il sent l’envie. Il ne va pas encore au pot, et c’est bien normal à son âge, mais il prévient.
Il accepte de se laisser aller, doucement, après avoir entendu quelques paroles rassurantes.
Pour un regard extérieur, ce n’est peut-être qu’un petit pas. Mais pour Robin, c’est un pas immense : celui de comprendre que “sortir” n’est plus synonyme de danger.
*Prénom modifié pour préserver l’anonymat.
Vous sentez que votre enfant pourrait porter une mémoire invisible liée à sa gestation ou à sa naissance ?
N’hésitez pas à me contacter pour échanger en toute bienveillance.