
Il y a quelques semaines, j’ai rencontré Léo et sa maman pour une séance « Raconte-moi mon histoire ». Un petit garçon de presque 6 mois, au regard pétillant, plein de sourires dès qu’il est entouré. Un vrai bébé soleil 🌞. Et pourtant…
Dès que ses parents s’éloignent, même pour un bref instant, c’est la tempête émotionnelle, entre larmes et agitation. Un décalage saisissant entre son apparente joie de vivre et la détresse qui surgit lorsqu’il se retrouve seul.
Une histoire commencée bien avant la naissance :
Comme souvent, l’histoire de Léo commence bien avant sa naissance. Avant même sa conception, ses parents ont traversé des périodes de doutes et d’espoirs mêlés, notamment en lien avec un parcours de santé difficile du côté du papa. Le désir d’enfant était là, profond, sincère… mais teinté d’incertitudes. Puis, la bonne nouvelle est arrivée, plus vite qu'espérée : ils seraient bientôt trois...🐣💛
Une grossesse en deux temps :
Au tout début, la grossesse de la maman de Léo a été vécue dans un contexte de stress professionnel. L’annonce de la grossesse n’a pas été bien accueillie dans son environnement de travail, générant contrariété et tension. Puis, elle a pris une décision forte : quitter son emploi pour se consacrer pleinement à cette nouvelle vie en elle. Un changement radical, qui a apporté beaucoup de sérénité et de liberté. Les mois suivants ont été très actifs : engagements associatifs, sorties, rencontres, partages…
Jusqu’au début du troisième trimestre, où tout s’est ralenti. Une hospitalisation préventive pour risque d’accouchement prématuré, la découverte d’un souci au niveau d’un rein pour Léo, le repos forcé. Puis l’attente… longue, pesante, jusqu’au terme. Dans ce climat émotionnel, Léo a associé inconsciemment certains repères : le mouvement, l’agitation extérieure, le contact avec les autres comme signe que “tout va bien”, et les temps plus calmes, la solitude, comme potentiellement source de dangers et d'inquiétudes.
Les premières séparations, vécues comme un abandon :
Léo est né sans complication. Mais trois jours après sa naissance, il a dû être placé en photothérapie pour traiter une jaunisse. Plusieurs heures isolé, dans une pièce où l’accès était interdit à ses parents. Et Léo a pleuré… longtemps, seul. Ses parents, eux, entendaient ses pleurs depuis le couloir, impuissants, bouleversés. Ces moments, même courts, peuvent laisser une empreinte profonde chez un nouveau-né.
Au fil de la séance, j’ai raconté à Léo son histoire. Ensemble, avec sa maman, nous avons accueilli ses émotions, mis du sens sur ce qu’il avait traversé.
Léo, du haut de ses presque 6 mois a été très attentif. Il a beaucoup écouté et aussi exprimé : par des regards, des petits gestes, quelques pleurs et mimiques... Et nous étions là, pour tout entendre, raconter et accueillir ce qu'il pouvait, à sa façon, lui aussi nous raconter.
L'apaisement après la séance :
Quelques semaines plus tard, sa maman m’écrit. Léo arrive maintenant à rester seul, plusieurs moments dans la journée et par périodes de 5 à 15 minutes, sans inquiétude, sans larmes. Bien sûr, en sécurité et ses parents ne sont jamais bien loin. Il commence à intégrer que l’absence n’est pas un abandon, que le lien demeure, même hors de vue. C’est un pas de géant pour un si petit être !
Et ensuite ?
Léo traverse actuellement une phase de régression du sommeil, en pleine transition entre cododo et chambre autonome. Comme souvent, ces passages réveillent des émotions enfouies, des peurs anciennes. Pour l’accompagner dans cette étape, je proposerai à ses parents un suivi en réflexologie périnatale bébé Affective. Un toucher doux, sécurisant, qui parle directement au corps et à la mémoire émotionnelle.
* Prénom modifié.